J’ai le souvenir d’une grande banque dans la tourmente qui pour réduire la masse salariale incitait ses collaborateurs à démissionner moyennant le financement d’un projet extérieur. Il s’avère que de nombreux départs se sont traduits par des échecs ; on ne s’instaure pas commerçant, artisan, profession libérale ou chef d’entreprise quand on a été salarié pendant de nombreuses années, que la formation n’est pas assurée et que la garantie de l’emploi n’est plus acquise.
De nombreux anciens collaborateurs de la banque ont rapidement déposé le bilan ou ont été contraints au surendettement ; certains se sont retournés contre la banque qui leur avait laissé miroiter la réussite et le bonheur hors de l’entreprise.
A souhaiter que ce projet de Coopérative à SeaFrance soutenu du jour au lendemain par le gouvernement ne se transforme pas en un miroir aux alouettes.
Il semble irréaliste que tous les salariés puissent gérer une entreprise dont le chiffre d’affaire était de 150 millions d’euros, assommée par la crise et en état de délabrement.
Difficile d’imaginer que les politiques puissent croire à une telle aventure.
Que la Scop soit autorisée ou pas, ce sera un point d’achoppement aux Présidentielles pour démontrer que les Coopératives ne sont pas des solutions d’avenir.
A voir la réaction des ouvriers de SeaFrance à la télé ce soir, l’inquiétude est plus que jamais présente l
A chacun son métier….aux patrons, aux salariés, aux syndicats et aux politiques.