Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 décembre 2011 6 10 /12 /décembre /2011 17:42

 

 

                                                       

 

 

Après l’émouvant « ou on va Papa », Jean-Louis Fournier publie «  Veuf »,  une déclaration d’amour posthume à sa compagne décédée récemment.
Il y a infiniment de tendresse, d’ironie, de nostalgie, d’humour et de regrets aussi pour parler de Sylvie, prématurément et brutalement disparue.
Un beau livre d’amour, même pas triste, de cet attachant écrivain.

Quelques extraits :

« Je suis veuf, Sylvie est morte le 12 novembre, c’est bien triste, cette année on n’ira pas faire les soldes ensemble. Elle est partie discrètement sur la pointe des pieds, en faisant un entrechat et le bruit que fait le bonheur en partant. Sylvie m’a quitté, mais pas pour un autre. Elle est tombée délicatement avec les feuilles. On discutait de la couleur du bec d’un oiseau qui traversait la rivière. On n’était pas d’accord, je lui ai dit tu ne peux pas le voir, tu n’as pas tes lunettes, elle ne voulait pas les mettre par coquetterie, elle m’a répondu je vois très bien de loin, et elle s’est tue, définitivement.  J’ai eu beaucoup de chance de la rencontrer, elle m’a porté à bout de bras, toujours avec le sourire. C’était la rencontre entre une optimiste et un pessimiste, une altruiste et un égoïste. On était complémentaires, j’avais les défauts, elle avait les qualités. Elle m’a supporté quarante ans avec le sourire, moi que je ne souhaite à personne. Elle n’aimait pas parler d’elle, encore moins qu’on en dise du bien. Je vais en profiter, maintenant qu’elle est partie. »

 

C'est triste de penser qu'il faut attendre le pire pour enfin comprendre. Pourquoi le bonheur, on le reconnaît seulement au bruit qu'il fait en partant ?

Si je dis que je vais bien, ce n'est pas vrai; si je dis que je vais mal, ce n'est pas vrai non plus. Je vais.

Quand je voulais te mettre en colère je disais que tu étais une bonne ménagère. Tu rangeais tout et je ne retrouvais rien.
Aujourd’hui, je n’ai plus rien à perdre.

Aujourd’hui en regardant ses photos, je m’aperçois qu’elle était aussi belle que la femme des autres

Cette année, très peu m’ont souhaité bonne année ou bon Noel. C’est étrange, les gens n’osent pas parler de bonheur à celui qui vient d’avoir un grand malheur.

Je vais prendre un chat. Toi, tu as retrouvé timide, moi je n’ai plus personne à caresser, ni chat, ni femme. Timide et Sylvie, mes deux êtres chers, ont disparu.

Je voudrais t’écrire, mais je ne sais pas où. Les enfants qui envoient leur lettre au Père Noel marquent sur l’enveloppe « Ciel »

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

R
merci pour ces merveilleux extraits de ce livre que je vais m'empresser d'acheter....c'est ça le BONHEUR...toutes ces petites choses de la vie de tous les jours qui nous remplissent de JOIE et de<br /> PAIX ....merci Alain de ces échanges fructueux et de ton altruisme...bises et à bientôt !
Répondre
P
J'ai lu , comme toi, Où on va Papa, et Il n'a jamais tué personne, mon père. Lorsque j'ai appris qu'il avait écrit un livre sur son veuvage, j'ai pensé que non, c'était trop, la malchance s'acharne<br /> sans merci sur cet homme. Malgré la qualité des précédents livres, je n'avais pas envie de lire à nouveau celui-ci. Mais les extraits que tu nous fais lire permettent de retrouver le style et<br /> l'humanité de cet homme.
Répondre
F
Bon mardi Alain, que ta journée soit douce<br /> Amitiés, Flo
Répondre
F
Je l'attends, c'est étrange, je venais de le commander<br /> Amitiés, bisous, Flo
Répondre
O
Bonjour, ce livre m'a l'air intéressant et profond, une bonne leçon de vie en perspective.
Répondre